Théâtre sur le carré de moscou
ANNEE 2017/2018 -
2EME QUADRIMESTRE -
BA2
Le travail de la topographie par un geste fort balaie toute incertitude de parcours et organise en une fois l'ensemble des accès au site : la création d'un socle. Par cela l'échelle de l'intervention est annoncée d'entrée de jeu, cet "objet posé", ce futur équipement de quartier sera de taille. Il répond ainsi à une évidence historique: la planche Janson est l'emplacement de l'ancien Hôtel des Monnaies qui occupait l'entièreté de l'ilot et c'est à cette dimension corporelle qu'il faut s'adresser pour jouer avec le quartier.
L'édifice apporte par son expression extérieure et se conception intérieure richesses et subtilités, voire même une forme de douceur généreuse en continuité avec l'espace public proposé non loin par Bas Smet sur le parvis.
Autour du bâtiment, les déplacements sont variés et suivent l'organisation des usage, ils s'accordent aux échappées visuelles. La terrasse du café-théâtre est dressée à l'Ouest face au parvis, encadrée d'immeubles néoclassiques austères et lourds. Les accès de la rue Jourdan sont de petits escaliers complétés de murs discrets soulignant la perspective allant de l'église communale au Palais de Justice. Au Sud, pas d'arbres mais un dégagement ajusté permet l'ouverture de la salle principale du théâtre aux événements extérieurs d'été sans tension ni promiscuité avec le reste de la place arborée.
La volumétrie horizontale exprime clarté et transparence: une façade en verre, une trame modulaire soutenue par une structure en acier accordée aux exigences spatiales du programme. Tous les espaces intérieurs sont visibles depuis l'extérieur hormis certains plus intimes qui jouent alors le rôle de filtres ou d'obstacles. Une séquence disciplinée mêle ainsi espaces ouverts dédiés au publics aux espaces partagés plus intimes proposés aux acteurs et professionnels du lieu.
La distribution intérieure suit la grille structurelle et programmatique. Une galerie de circulation et d'exposition au Nord, présence dynamique à front de rue. Elles dessert deux zones de circulation verticale qui organisent les mezzanines dissociées de par et d'autre de la salle de spectacle. Pas de murs, mais bien une sensation de continuité fluide et progressive qui distingue les occupants par leur position et le regard que les uns peuvent avoir sur les autres. En référence au projet à Almere de Kazuyo Sejima, la présence des occupants dans l'espace construit se ressent tantôt par le son, l'odorat parfois la vue mais aussi le silence, une vibration, un reflet, ...
Enfin, cette coexistence fragile des occupants dans un contexte construit aussi abstrait et dépourvu de limite surprend par la dimension sensorielle apportée aux lieux.
Ines Camacho, architecte enseignante
Faculté d'Architecture - La cambre Horta



